Les fournitures scolaires entre passé et présent !

Nevine Ahmed Hanaa Khachaba Dimanche 23 Septembre 2018-12:39:43 Dossier

Les vacances se terminent. L'heure de la rentrée scolaire approche. Entre passé et présent, beaucoup a changé. Procédures de rentrée, fournitures, uniforme, etc. Parallèle entre la rentrée d'antan et celle d'aujourd'hui.

 

La rentrée approche, c'est le moment de se souvenir de cette époque où nous avions encore besoin de cahiers 24/32 cm, d'une règle en plastique de 15 ou 30 cm, d'une gomme ordinaire  et d'un taille-crayon qui taille les crayons sans ressembler à une machine extraterrestre en provenance de Mars !

La rentrée nous insufle cette brise de nostalgie quant aux habitudes passées pour se préparer à cet événement. Si par le passé, le quartier de Faggala (près de la Place Ramsès) était la mecque des parents à l'approche de la rentrée pour acheter les fournitures scolaires, aujourd'hui les réseaux sociaux en prennent parfois le relais.

Cette liste de fournitures même, n'était par le passé, requise qu'après le premier jour de la rentrée, mais à présent, cette liste est disponible d'avance sur les méls des parents.

Et pour parler d'autres exemples : la couverture des livres étaient en plastique transparent et les cahiers, d'une seule taille, enfilaient la même couverture. L’éventail de choix n’était pas aussi vaste qu’aujourd’hui, avec les pochettes multicolores et de différentes tailles.

Toutefois, des nouveautés, il y en avait. Petits, les parents en 2018 semblaient se contenter du peu. Comme les variétés n’étaient pas si grandes à l’époque, la simple modification d’un objet leur faisait grandement plaisir. Une gomme en deux couleurs, était un vrai butin ! Un stylo-billeà six couleurs transportait au comble du bonheur son propriétaire.

Même au niveau des couvertures, la liste contenaient une ou deux couleurs. Le transparent était consacré à l’intégralité des livres et des cahiers. Seuls les cahiers de la langue étrangère, le Français ou l’Anglais, avaient le privilège de s’envelopper dans des couvertures colorées. Les crayons et les stylosse sont considérablement développés d’année en année, mettant élèves et parents dans l’embarras du choix. Il va sans dire que les prix ont doublé, triplé voire quintupler accentuant davantage les inégalités sociales. Des fournitures qui ont disparu et devenues "patrimoine", d'autres ont surgi et devenues "trend".

Les sacs d’école ont eux aussi connu une révolution étonnante. Dans le passé, le cartable typique était celui en cuir. En forme rectangulaire et de couleur régulièrement foncée, noir ou marron, il  enchantait les élèves avantageux d’en avoir un, se sentant mieux placés dans la société que leurs camarades munis seulement d’un sac en plastique pour ranger leurs livres et cahiers. Dans les rues aujourd’hui, les sacs multicolores de différentes marques occupent les devantures des magasins et les étales dans les souks populaires. Les prix sont tellement variés qu’ils font appel à une clientèle extrêmement hétérogène. Entre sacs à dos et sacs à roulettes, la même confusion refait surface.

Ce changement a touché même l'uniforme. Si autrefois, c'est letablier pour les filles, la chemise blanche et le pantalon bleu marin ou gris pour les garçons, aujourd'hui, plusieurs écoles ont annulé l'uniforme et les élèves s'y rendent en portant des jeans et des Tshirts.

Et pour ce sac à sandwichs, c'était le classique sac en plastique ou la boîte, substitués aujourd'hui par le "lunch box", de différentes formes et couleurs. Comment non, alors que le repas même a changé d'un simple sandwich, en un repas chaud ou "healthy" pour les adolescents, qui optent pour un yaourt et des céréales ou n'importe quel autre repas équilibré. L'intéressant aussi, est que certaines écoles permettent aux élèves de faire une commande de n'importe quel restaurant, lors de la récréation, qui devient à son tour, "la pause".

Pour sortir du lot, les marques rivalisent de nouveautés, du compas au taille-crayon trois en un en passant par l'encre odeur pomme, fraise ou banane. Les parents s'y perdent par la suite. Devant ses objets multicolores et multiformes, les enfants se trouvent comme noyés dans un océan de matériel sans fond. Mais, comme dans toutes les collections de grands couturiers, il reste les basiques dont on ne peut pas se passer pour assister aux cours. Car sans eux, impossible d'acquérir le respect de ses pairs et séduire ta camarade assise à côté de toi.

Aujourd'hui, quand les parents pensent à la rentrée, deux sentiments contradictoires les submergent: le dégoût et l'envie ! Le dégoût des prix vertigineux, de l'engouement pour les marques trop chères et l'envie d'acheter les meilleures fournitures au meilleur prix à leurs enfants.

Pourtant elle n'a jamais existé cette liste "exigeante" des fournitures scolaires qui ne  cesse de s'allonger d’année en année. La liste des fournitures scolaires est à la charge des parents. Dans les établissements publics où la scolarité est quasiment gratuite, dans les grandes écoles internationales, nationales, privées ou autres, l'achat du matériel nécessaire est confié aux parents.

Le coût de la liste des fournitures symbolise malheureusement les fortes inégalités sociales au sein de l'école. Acheter ces fournitures scolaires devient une ode à la consommation. De façon générale, si chaque enseignant est libre de demander l'équipement qu'il souhaite, il devra avoir aucune exigence de l'achat d'une marque donnée. Seules les caractéristiques des fournitures souhaitées peuvent être précisées. Les établissements scolaires doivent être engagés à choisir leur matériel dans des listes pour lesquelles la grande distribution s'engage à modérer les prix.

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